Qu'est-ce que la radicalisation ?
Longue barbe ou croix gammée ?
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Le radicalisme est caractéristique d'une personne qui veut fondamentalement changer certaines choses. Le radicalisme est un terme qui désigne le fanatisme. Les radicaux veulent un autre monde ou une autre société. Ils aspirent à un autre ordre politique, économique ou religieux. Ceci est socialement accepté à condition qu'ils soient ouverts au dialogue et à la nuance.
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Le terme ‘radicalisme’ est aussi souvent utilisé pour l’extrémisme (violent). C'est une erreur. Il est vrai que chaque extrémiste est radical mais tous les radicaux ne sont pas des extrémistes. Les extrémistes ne sont pas enclins au compromis et ont plus de tolérance pour la violence. Le radicalisme, l'extrémisme et l'extrémisme violent (terrorisme) se trouvent sur une ligne continue et peuvent donc se compléter.
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La radicalisation est le processus par lequel un élève est de plus en plus disposé à tout mettre au service d'une société qui ne concorde pas avec notre ordre juridique démocratique. Il s'identifie de plus en plus à une idée extrême, devient de plus en plus convaincu d’avoir raison, s'aliène progressivement des personnes qui pensent différemment ou de façon plus nuancée et a de plus en plus tendance à mettre ses pensées à exécution. Le groupe qui finit par utiliser la violence (terrorisme) est restreint.
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La radicalisation n'est pas exclusivement liée à un groupe de population ethnique, culturel, religieux ou politique. Il existe par exemple la radicalisation des droits des animaux, la radicalisation de gauche, de droite ainsi que la radicalisation islamique.
« Si nous plaçons le radicalisme au même titre que l'extrémisme violent, quel mot faut-il alors donner aux simples déclarations radicales des jeunes ? Chaque forme de conduite récalcitrante ou déviante devient-elle tout à coup dangereuse et criminelle ? »(Monique D'aes, accompagnatrice pédagogique)
Comment un jeune se radicalise-t-il ?
De la radicalisation au terrorisme : 4 phases
Il y a quatre phases dans le processus de radicalisation. Ce processus peut se passer à une vitesse incroyable ou bien justement lentement, être en suspens et revenir à nouveau. Vous pouvez renverser ce processus à n'importe quel moment.
(Sources : ministère de la Sécurité et de la Justice Pays-Bas dans un document pour les institutions issues de l'éducation, soins jeunesse et bien-être et KPC)Adolescents en quête d'identité
Ne mélangez pas radicalisation et conduite normale à l'adolescence
Chantal Van Hove, accompagnatrice d'élève au Lycée Public Pierenberg d’Anvers
Pendant la puberté, les élèves partent en quête de leur identité : qui suis-je, à quel groupe est-ce que j'appartiens, que dois-je faire, qu'est-ce qui donne du sens à ma vie, qui veille sur moi ? En contact (en conflit) avec les parents, la famille, les amis, l'école, les loisirs... ces questions reçoivent petit à petit une réponse. Les idées radicales peuvent aussi en faire partie (via internet, des flyers, la cour de récréation, la mosquée, les amis, la rue...).
La plupart des élèves sont bien entourés et reçoivent beaucoup de soutien dans leur recherche identitaire. D'autres élèves continuent à chercher et ne trouvent pas les réponses auprès de leurs parents, leur école ou leurs amis. À cause de leur manque de maturité, les jeunes sont particulièrement sensibles à penser de façon sectaire et à donner des solutions faciles à des problèmes complexes. C'est ainsi que certains deviennent réceptifs aux idées radicales.
« L'école est un endroit spécial où les jeunes peuvent grandir, essayer, expérimenter, faire des fautes et en tirer des leçons. Les professeurs disposent de nombreuses compétences pour pouvoir s'atteler des jeunes en voie de radicalisation. »(Jessika Soors, fonctionnaire de déradicalisation à Vilvorde)